Créer le CRIDON des Experts-comptables
Le service INFODOC du Conseil Supérieur est bien. Il ne suffit pas et il faut aller plus loin. Sur le modèle du CRIDON des notaires, les Experts-comptables doivent pouvoir s’appuyer sur une fonction support du plus haut niveau pour toutes les questions techniques qui les concernent.
Dire que notre exercice professionnel est devenu de plus en plus délicat est une banalité. L’inflation législative des dernières années a conduit à un tel degré de complexité qu’une spécialisation extrême, assortie d’une pratique régulière, est indispensable pour donner la bonne réponse aux multiples questions que nous posent régulièrement nos clients. Or l’approche généraliste de la plupart des cabinets ne permet pas de maîtriser chaque matière comme il se doit, ce qui les met en danger au titre de leur responsabilité. Cela concerne toutes les prestations des cabinets, en commençant par la comptabilité, cœur de métier de la profession. Le Conseil Supérieur doit être le référent de la profession en produisant une doctrine comptable de référence, ce qui peut parfaitement se partager avec la Compagnie des Commissaires aux Comptes. Par contre, le besoin des cabinets doit être en phase avec celui de leurs clients, ce qui exige une réactivité qui fait défaut à ce jour. Il faut donc organiser différemment le service institutionnel pour qu’il produise des réponses rapides. Par ailleurs, les autres matières techniques fondamentales sont également concernées tels la fiscalité, le social, le juridique, et certainement d’autres encore.
C’est un service ouvert à tous qu’il faut organiser, sur le modèle des fonctions de support interne des grands cabinets. La meilleure qualité de conseil doit être apportée aux petits cabinets, ce qui sera possible grâce à la mutualisation des moyens. Le Conseil supérieur dispose déjà d’une équipe de consultants de très haut niveau, sans qu’il soit forcément utile de beaucoup la développer. Ce qui manque c’est l’engagement écrit, la référence technique documentaire irréfutable sur laquelle l’Expert-comptable pourra s’appuyer. Nous sommes tous exposés à une responsabilité et à des risques personnels dans notre exercice quotidien, et ressentons un grand besoin de sécurité. Ce service y contribuerait largement. Le sujet de la responsabilité de l’institution au titre du conseil donné peut trouver une solution, encore une fois sur le modèle du CRIDON. C’est une question de volonté : là où il y a une volonté, il y a un chemin.
Cette décision relève de la simple décision du Conseil supérieur : nul besoin de texte ou d’autorisation quelconque. C’est un choix de la part des élus qui peut être mis en œuvre très rapidement. Et ce n’est pas non plus un problème budgétaire, car le conseil apporté aux professionnels est facturé, ce qu’ils acceptent volontiers. Le coût est bien inférieur à celui des grands cabinets de consultants puisque la prestation est facturée à prix coûtant. Osons franchir le cap d’une meilleure qualité de service à rendre aux membres de l’Ordre.