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Le cloud de la profession

Le cloud de la profession

Osons investir dans « le cloud des Experts-comptables », outil de sauvegarde des données de la profession, incluant toutes les sécurités d’inviolabilité, placé sous le contrôle de l’Ordre.

C’est un projet à construire en partenariat avec les éditeurs. Il ne s’agit pas de leur faire concurrence, ni de les fâcher, car nous avons grandement besoin d’eux. Il est aussi de leur intérêt d’avoir à servir une profession la plus forte possible. C’est certainement un gros investissement, mais que la profession peut s’offrir avec la cassette qu’elle vient de se constituer en revendant l’immeuble du CSO à Paris. Ce projet de grande envergure a du sens pour la profession et lui sera utile pour affirmer ses valeurs d’indépendance dans la nouvelle économie digitale.

 Pour une profession qui a fait de l’indépendance le socle de sa déontologie, et de son positionnement sur le marché, il est paradoxal de manquer totalement d’indépendance pour la maîtrise de ses données. L’arrivée de la mini et de la micro-informatique dans les années 80 avait permis aux cabinets d’expertise comptable de maitriser la gestion de leurs données en disposant à demeure de leur unité de stockage. Puis la technologie a évolué, et nous avons vu arriver il y a plus de dix ans (déjà !) le concept de « cloud » qui a apporté une simplification : plus de sauvegardes à gérer, et garantie d’un accès permanent depuis tout appareil, ce qui a facilité le travail nomade en équipant nos collaborateurs d’appareils mobiles. Ce confort a été très apprécié par les cabinets qui n’ont pas hésité à muter leur système sur le nuage, malgré le coût, en raison des avantages.

 Les plus gros cabinets ont conservé leur indépendance en investissant sur des produits privés. En revanche, les cabinets à taille humaine n’ont pas eu les moyens de faire ce choix, et s’en sont remis à leur éditeur informatique en achetant une prestation supplémentaire. La différence est que dans ce cas, les données ne sont plus dans les mains des cabinets, mais dans celles de l’éditeur. Bien sûr nous avons de beaux contrats qui nous garantissent une confidentialité absolue, avec un engagement de restitution et toutes les garanties possibles. C’est rassurant et indispensable, mais est-ce suffisant ? On peut se poser la question. Le marché des éditeurs est extrêmement concentré, ce qui est une source d’inquiétudes du fait de la tendance générale de l’économie de marché à la globalisation et à la construction de consortiums tentaculaires toujours plus importants, à la recherche de domination économique. Nous aimons tous beaucoup nos éditeurs et ne leur voulons que du bien, mais nous manquons de visibilité sur leur avenir à moyen et même court terme. De leur avenir dépend le nôtre, en tout cas, très clairement celui des données de nos clients. Quand on imagine l’usage commercial qui pourrait être fait de la donnée comptable, on comprend la mine d’or qu’elle représente.

La tentation pourrait être grande pour un esprit peu scrupuleux de ne pas respecter la clause de confidentialité. Nos beaux contrats ne nous serviraient alors qu’à nous adresser à un Juge, mais ce sera trop tard, car le mal sera fait. En l’occurrence ce serait la responsabilité personnelle de chaque Expert-comptable qui serait engagée selon les termes de nos lettres de mission traitant de la confidentialité. Voilà pourquoi il en va de la responsabilité de l’Ordre !